Vous êtes-vous demandé ce qui est arrivé à ces avions de CanJet pendant la tempête?

Canjet-diversion2S’il y a le moindre avantage à subir le genre de tempête qui a frappé le Nouveau-Brunswick autour de Noël, c’est sans aucun doute le sentiment communautaire qu’il inspire.

Des milliers de personnes ont été privées de courant pendant le premier verglas de la saison – parfois pendant beaucoup de jours, et leurs voisins, amis ou parents leur ont ouvert leur porte pour leur offrir un endroit chaud où se réfugier. Nous avons vu des résidents remercier les équipes d’Énergie NB et les monteurs de lignes venus d’ailleurs qui avaient sacrifié leur congé des Fêtes pour rétablir le courant pendant que le climat de glace, de vent et de froid persistait.

À l’aéroport international de Fredericton, nous sommes devenus un des instruments de la réaction collective à cette tempête.

Ce n’est pas tous les jours qu’on voit atterrir sur nos pistes deux gros avions transportant chacun près de 200 passagers, mais la tempête a fait en sorte que cela se produise lundi dernier… en plus du trafic régulier. Comme le verglas avait temporairement forcé la fermeture de l’aéroport de Dorval, à Montréal, deux avions CanJet qui ramenaient des vacanciers de Cuba ont été déroutés chez nous.

Même si un tel achalandage n’arrive pas tous les jours, il faut dire que ce n’est pas inhabituel non plus. Nous recevons souvent des vols qui ont été déroutés parce que nous sommes souvent ouverts quand d’autres aéroports de la région de l’Atlantique sont forcés de fermer du fait qu’ils sont plus proches de l’océan.

Dans ce cas-ci, les pilotes des deux avions de CanJet ont cru que l’aéroport de Montréal pourrait rouvrir après un court délai. Comme ils voulaient être prêts à partir dès qu’on les aviserait de la réouverture, ils ont gardé les passagers et l’équipage à bord. Pourtant, on sait très bien que les choses ne se passent pas toujours comme prévu, même quand on suit déjà le plan B.

C’est justement ce qui est arrivé ici. Les équipages pensaient qu’ils seraient autorisés à partir et que tout irait bien, mais quand l’aéroport de Montréal a fini par rouvrir, une urgence médicale a été déclarée à bord d’un des avions et un passager a dû être transporté à l’hôpital Chalmers. Heureusement, la personne s’est rétablie et a pu retourner à Montréal. Une fois ce cas réglé, les équipages atteignaient la limite d’heures consécutives où ils pouvaient être en service et une pause obligatoire leur était imposée.

C’est à ce moment que les pilotes ont jugé que les passagers devraient débarquer et on a fait appel aux autorités de l’aéroport. Dès que nous avons su que les avions ne continueraient pas sur Montréal, nous avons appelé des agents des douanes pour s’occuper de ces passagers. Ceux de Fredericton sont arrivés très rapidement, mais d’autres agents ont dû venir de Saint John en raison du grand nombre de passagers.

Quand on est Canadiens et que c’est l’hiver, on a l’habitude de faire avec. Même qu’on réussit habituellement à garder une certaine bonne humeur et à envisager avec une pointe d’humour ce que Dame Nature nous envoie. Or, même la résistance des Canadiens a ses limites et un peu d’empathie pouvait nous aider à comprendre à quel point la frustration de ces passagers qui avaient passé six heures à attendre dans l’inconfort d’un appareil sur le tarmac.

Il nous semblait donc important de leur offrir autant de confort que possible dans notre terminal aux dimensions restreintes, comme la plupart des gens le savent. Sachant que les passagers devaient probablement avoir faim et soif, nous avons collaboré avec le Freddy Bistro, ici à l’aéroport, et le magasin Sobeys d’Oromocto pour leur offrir du café, de l’eau, du jus et des choses à grignoter. Puis, nous avons aidé à organiser leur transport pour trouver à tout le monde une chambre d’hôtel pour la nuit.

Évidemment, les gens étaient contrariés. Nous espérons seulement avoir soulagé un peu leur frustration en les traitant comme nous l’avons fait quand ils sont finalement entrés dans l’aéroport de Fredericton. D’ailleurs, les commentaires que nous avons reçus des passagers nous l’ont confirmé.

Ce que nous avons fait n’était toutefois pas tellement différent de ce que beaucoup d’autres Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois ont fait, c’est-à-dire, tout ce qu’ils pouvaient pour donner un peu de réconfort aux gens touchés directement par les tempêtes.

C’est comme ça qu’on réagit dans les Maritimes.

Nous n’aurions pas pu y parvenir sans la collaboration de partenaires comme les agents des douanes, les employés de Sobeys, le personnel du Freddy Bistro et les personnes qui ont apporté leur aide pour le transport et l’hébergement. Nous profitons de l’occasion pour les remercier.

Remarque : cet article de John Hamilton, directeur du marketing et du développement commercial de l’Autorité aéroportuaire internationale de Fredericton, a d’abord été publié dans The Daily Gleaner le 18 janvier 2014.